Faut-il forcément produire un site d'entreprise en mode agile ?

Souvent sous-estimée, l’adoption d’une méthodologie pour la réalisation d’un projet digital pèse lourd dans l’atteinte des objectifs escomptés.

Les attentions sont souvent focalisées sur la portée du projet, sa date de mise en production ou le coût de son investissement. Les retours d'expérience montrent pourtant que la définition d’un cadre méthodologique adapté est un gage de succès.

Alors, faut-il privilégier une méthode traditionnelle, dite prédictive, à l’agilité de frameworks comme Scrum, Kanban ou SAFe ?

Distinguer méthodes agiles et traditionnelles

Pour y voir plus clair, définissons avant tout ce qui distingue ces 2 cadres de travail. L’agilité et la méthode prédictive sont deux approches différentes de gestion de projet.

L’agilité repose sur l’adaptation continue et une forte implication des utilisateurs. Elle est idéale quand le besoin est flou ou que le projet comporte de nombreuses incertitudes.

À l’inverse, la méthode prédictive (ou en cascade) suit un plan précis et convient aux projets bien définis, sans surprises majeures.

Il ne s’agit pas de choisir entre une bonne et une mauvaise méthode, mais d’adopter celle qui correspond au contexte du projet.

Avantages et limites de la méthode agile

Produire un site d'entreprise en mode agile n’est donc pas un pré-requis, même si cette méthode présente de nombreux avantages :

  • Une grande flexibilité pour s'adapter aux changements de besoins en cours de projet ;
  • Une meilleure collaboration entre les équipes et avec le client, grâce à des échanges réguliers et une implication continue ;
  • Une livraison rapide et itérative de fonctionnalités, permettant d'obtenir des retours fréquents et d'améliorer progressivement le site ;
  • Une réduction des risques, car les problèmes sont détectés et corrigés plus tôt ;
  • Une satisfaction client accrue, le produit final correspondant mieux aux attentes réelles.

D’un autre côté, l’agilité présente certaines limites pouvant la rendre moins pertinente  :

  • Sa mise en place peut être complexe et nécessite une culture d’entreprise adaptée, ainsi qu’une formation des équipes ;
  • Elle est parfois déroutante pour des structures très hiérarchisées ou peu habituées à la collaboration transversale ;
  • Pour des projets où le périmètre est parfaitement défini dès le départ et où peu de changements sont attendus, une méthode traditionnelle (cycle en “V”) peut être plus efficace.

Quand choisir un mode agile ?

L’approche agile est à privilégier si :

  • Le périmètre du projet est incertain, susceptible d’évoluer ou innovant ;
  • L’entreprise souhaite s’adapter rapidement au marché et aux retours clients ;
  • Les parties prenantes sont disponibles pour s’impliquer tout au long du projet.
    À l’inverse, pour un site d’entreprise au cahier des charges figé, avec peu d’interactions attendues, une méthode classique peut suffire et être plus simple à supporter.

💡Il n’est pas forcément nécessaire de trancher entre une méthode totalement prédictive, basée sur un cycle en “V” et un framework agile, comme Scrum, qu’il faudrait respecter à la lettre comme le préconise son manifeste.
Quand un projet a été bien défini, et qu’il n’a pas un caractère innovant, il est possible de fragmenter son exécution en mini-cycles de production. Ces petits cycles en “V” pourraient s’apparenter à des sprints, qui autoriseraient une marge de flexibilité plus importante qu’un projet prédictif.

💡 Agir en ce sens n’exclut pas de définir un cadre de travail que toutes les parties prenantes doivent connaître. Elle demande donc aux ressources de bien intégrer dans quel environnement de travail elles opèrent.
Un des risques de “l’entre-deux”, est de considérer qu’une méthodologie hybride ne produit que les avantages des modes agiles et prédictifs.
C’est un piège dans lequel tombent beaucoup d’organisations qui sous-estiment la dimension organisationnelle d’un projet digital.

Le bon mode opératoire

Il n’est donc pas nécessaire de produire systématiquement un site d’entreprise en mode agile. Le choix de la méthode doit avant tout dépendre du contexte, des objectifs, de la culture de l’entreprise et du degré d’incertitude du projet.

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